La presse des jeux vidéo
Les principes
Ils en sont simples : la presse spécialisée est intéressante de part son indépendance et son analyse critique, qu'elle exerce notamment sur tous les éléments commerciaux du secteur (consoles, ordinateurs, périphériques et surtout jeux) afin de faire profiter de son expertise le grand-public et, dans certains cas, les professionnels, dans le but d'éclairer leurs choix d'achats.
Le secteur de l'information sur les jeux s'est aussi développé en ligne, avec des sites dédiés au jeu vidéo, sous l'angle de l'utilisateur uniquement. Des exemples en sont :
La réalisation
Sites sur les jeux vidéo
Quelques exemples, dédiés au grand public (joueurs purs, pas créateurs) :
L'envers du décor
Gros désappointement, la presse des jeux vidéo dans son ensemble ne semble plus faire preuve de l'objectivité qui devrait fonder son intérêt, et ceci depuis de nombreuses années. A l'heure actuelle, en France, peut-être que deux publications seulement tirent leur épingle du jeu, avec un contenu sans concession que seul le renoncement aux publicités (l'absence d'annonceurs) semble permettre : les publications ACBM et Canard PC. Méfiance pour le reste.
- la presse spécialisée recourt régulièrement à la contrefaçon (ex : éditions Hagal Aria, plusieurs procès en cours [6]), affirme de manière mensongère qu'il n'y a pas de publicités dans le magazine, revendique une indépendance illusoire (alors même qu'ils bénéficient de l'agrément de la Commission paritaire des publications et agences de presse, et des avantages en découlant), avoue parfois publiquement refuser de mettre en pratique son devoir de critique envers les produits des éditeurs, et ment sur le contenu de ses pages [6]
- les budgets publicité souvent colossaux des annonceurs (ex : le montant de la campagne européenne pour la X-Box, qui s'est s'élevé à 100 Meuros) induisent souvent une dépendance malheureuse de la presse envers ceux dont elle doit juger les produits.
- en dehors du lien évident qui unit la presse spécialisée et les sociétés du jeu (les publicités, qui créent la peur de se voir retirer les annonces si la ligne éditoriale n'est pas conforme aux attentes; les menaces et les passages à l'acte sont nombreux en la matière), un autre type de levier sur la presse, peut-être plus insidieux, est employé : les liens capitalistiques, qui font que, directement ou non, des sociétés détiennent des parts de la presse dite "indépendante". Exemple, tiré de [7] : Cyberpress Publishing, éditeur de Playmag et de PC Soluces qui s'occupe de relations et de services avec les consommateurs de neuf éditeurs de jeux vidéo, qui publie aussi le magazine officiel d'Adibou, et donc certains administrateurs siègent aussi chez Infogrames-Atari. Sans compter qu'un tiers de la maison d'édition est détenu par LibertySurf/Tiscali, administrateurs à la clé. Peut-on revendiquer son indépendance avec un tel réseau de contraintes à satisfaire ?
- les pigistes de la presse des jeux vidéo sont fréquemment sous-payés par comparaison avec la moyenne de la profession [6]
- les magazines officiels (ex : celui de la X-Box [6]) recourent au remplissage, ne vérifient pas leur contenu, publient des erreurs et contre-vérités flagrantes (capacités, caractéristiques techniques, robustesse, etc.) et passent sous silence toute information qui pourrait gêner le constructeur dont ils dépendent, renonçant de fait à leur mission d'information
- de nombreuses publications sont racoleuses, constellées de fautes (d'orthographe et d'erreurs grossières diverses), de contre-vérités et de publicités, et incitent même à commettre des délits, alors que leur cible est un public mineur ! (Pirat'Gamez, [6])
- des magazines n'hésitent pas à sortir des « formules plus », plus chères, avec moins de rédactionnel et plus de publicités ! (ex : Jeux Vidéo Magazine, [6])
- beaucoup détournent les contraintes imposées par la Commission paritaire des publications et agences de presse (moins des deux tiers du magazine doivent être de la publicités) en ajoutant à un magazine de 84 pages un prospectus géant de 338 pages, ce qui permet à ce catalogue de bénéficier du régime presse subventionné par l'Etat [6]
- alors que certaines publications sont entravées par le retrait de l'agrément de la commission paritaire, d'autres allèguent d'un agrément "en cours d'obtention" pendant des mois et des années, et ne déposent pas leur compte au tribunal de commerce comme la loi les y oblige [7]
- il semble exister deux poids deux mesures pour la presse : certains magazines se font suspendre pour le non-respect des dates de publication prévues (Pirat'Mag et le Virus Informatique) alors que d'autres, qui plus est condamnés pour contrefaçon, ne semblent pas inquiétés [6]
Sources
- [1] Les Puces Informatiques numéro 16 (juin 1999)
- [2] Les Puces Informatiques numéro 37 (octobre 2001)
- [3] Les Puces Informatiques numéro 38 (décembre 2001)
- [4] Les Puces Informatiques numéro 40 (février 2002)
- [5] Les Puces Informatiques numéro 41 (avril 2002)
- [6] Le 19ème virus informatique (mai 2002)
- [7] Le 26ème virus informatique (juin 2004)
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Dernière mise à jour : 7 Janvier 2005